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Anim. Res.
Volume 55, Number 5, September-October 2006
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Page(s) | 443 - 458 | |
DOI | https://doi.org/10.1051/animres:2006028 | |
Published online | 14 November 2006 |
DOI: 10.1051/animres:2006028
Rearing conditions during the force-feeding period in male mule ducks and their impact upon stress and welfare
Daniel Guémenéa, Gérard Guyb, Jérôme Noiraulta, b, Nicolas Destombesa, b and Jean-Michel Faureaa Unité de Recherches Avicoles, INRA, Centre de Tours-Nouzilly, 37380 Nouzilly, France
b Unité Expérimentale des Palmipèdes à Foie Gras d'Artiguères, INRA, Centre de Bordeaux, 1076 route de Haut Mauco, 40280 Benquet, France
(Received 1 August 2005 - Accepted 15 May 2006; published online 14 November 2006)
Abstract - The aim of the first experiment conducted was to further
characterise HPA axis functionality in male mule ducks during the
force-feeding period, by measuring corticosterone levels (Exp. 1). The
objectives of the two other experiments were to investigate the impact of
different rearing conditions on stress response (Exp. 2) and behaviour
patterns (Exp. 3) in male mule ducks. The rearing conditions examined
comprised individual (Exps. 1-3) and collective battery cages (Exps. 2, 3), as well as collective floor pens (Exps. 2, 3). The ducks were
then fed (Exps. 1-3) by force-feeding for foie gras production or
ad libitum (Exp. 1). The highest levels of corticosterone (up to 100 ngmL-1) were measured after initial capture and handling in a large
collective rearing pen, transfer to a different environment, initial
placement in a net for 10 min and injection of 5
g
kg-1 BW
of 1-24 ACTH agonist. Both force-fed and non-force fed male mule ducks
responded to a first physical constraint in a net by a large increase in
corticosterone levels. Their HPA axis was therefore functional although the
effect quickly vanished, which was interpreted as an indication that
habituation took place. Most often, corticosterone levels measured before
and after force-feeding during the force-feeding period did not differ
significantly (P > 0.05) when the ducks were raised in individual cages,
even on the first occurrence. A significant increase in corticosterone
levels was observed after the first force-fed meal for both groups of ducks
raised collectively, i.e. in cages or floor pens, when the practice involved
capture and handling. Following the injection of 0.625 and 5
g
kg-1 BW doses of 1-24 ACTH, cortico-adrenal responses were
significantly (P < 0.05) higher and lower for ducks raised in collective
floor pens compared to those raised in individual cages, respectively. This
hypersensitivity and lower maximal capacity may result from a chronic
stressful state related to repeated acute stress (i.e. capture and handling
twice daily). Ducks raised in cages (individual or collective) spent more
time standing (less lying) and less time inactive i.e. expressing passive
behaviour patterns, which suggest that they were not presenting signs of
passive coping or learned helplessness. Behaviour observations did not
provide any indication of stereotyped behaviour. From these results, it
could have been concluded that placement in individual battery cages the limited period of force-feeding are not detrimental in terms of welfare.
However, they
cannot achieve full wing stretching or express a full range of
social behaviours as required by the European Council recommendation (Scientific Committee on Animal Health and Animal Welfare, Welfare
aspects of the production of foie gras in ducks and geese, CEC,
DGXXIV/B3/AW/R06, 1998, 94 p.). They may also have more difficulty in thermoregulating as indicated by the
fact that they had higher frequencies of both panting and watering.
In terms of welfare, since signs of acute and possibly chronic stress were
observed when the force-feeding procedure involved capture and handling,
there is a need to set up new models of collective cages and better define
the optimal group size and density to be used in future rearing conditions.
Résumé - Impacts sur les réponses de stress et le
bien-être des conditions d'élevage du canard mulard mâle durant
la période de gavage. Dans une première expérience (Exp. 1), la fonctionnalité de
l'axe hypothalamus-hypophyse-surrénales (HPA) a été
caractérisée durant la période de gavage chez le canard mulard,
par mesure de la corticostéronémie (Exp. 1). Les objectifs des
autres expériences réalisées étaient d'analyser les effets
des conditions d'hébergement sur les réponses de stress (Exp. 2) et
les comportements exprimés (Exp. 3). Après avoir été
élevés collectivement au sol, les canards ont été
transférés en cages batteries individuelles (Exps. 1-3), ou
collectives (Exps. 2, 3), ou en loges collectives au sol (Exps. 2, 3).
Les canards s'alimentent spontanément ad libitum (Exp. 1) ou
reçoivent une alimentation par gavage pour la production de foie gras
(Exps. 1-3). Les corticostéronémies les plus élevées
(jusqu'à 100 ngmL-1 plasma) ont été mesurées
avant transfert lors d'une première capture, immédiatement après
transfert, après une première contention dans un filet pendant 10 minutes et après l'injection de 5
g
kg-1 PV de 1-24
ACTH. Les canards, gavés ou non, ont répondu par une
élévation significative de leur corticostéronémie après
une première contention dans un filet pendant 10 minutes. La réponse
s'est progressivement estompée en dépit du fait que l'axe HPA
était fonctionnel ; résultats qui suggèrent la mise en place
d'un processus d'habituation. Au cours de la période expérimentale,
l'acte de gavage n'induit généralement pas d'élévation (P >
0,05) de la corticostéronémie, chez les canards placés en cage
individuelle. Ce résultat suggère que l'acte de gavage n'est pas
perçu comme un stress aigu majeur par le canard mulard dans ces
conditions expérimentales. Une augmentation significative de la
corticostéronémie a été observée après le premier
repas de gavage pour les canards des deux groupes élevés
collectivement (c.a.d. cage et loge au sol) ; conditions dans lesquelles la
pratique de l'acte nécessite une capture et une contention. Les
réponses en corticostérone mesurées après injection i.m. de
doses de 0,625 ou 5
g
kg-1 PV de 1-24 ACTH, pour ces
mêmes groupes de canards, suggèrent un état
d'hypersensibilité et une diminution de la capacité de réponse
maximale des surrénales, qui caractérisent potentiellement un
état de stress chronique. Cet état de fait a pu être
engendré par la répétition de stress aigus liés à l'acte
de gavage dans ces conditions expérimentales impliquant pour la pratique
de l'acte gavage : capture, manipulation et contention deux fois par jour.
Les observations comportementales n'ont pas permis de mettre en évidence
de comportements stéréotypés chez le canard mulard. Les canards
placés en cages batteries ont passé plus de temps debout et sont
plus actifs ; résultat qui suggèrent qu'ils n'expriment pas de
signes d'adaptation passive ou de passivité acquise. Nous pourrions donc
en conclure que le placement en cage individuelle durant la période de
gavage n'a pas de conséquence négative en termes de bien-être.
Les canards ne peuvent toutefois dans ces conditions expérimentales
réaliser l'étirement complet des ailes ainsi que divers
comportements sociaux qui sont stipulés dans la recommandation du
Conseil de l'Europe (Scientific Committee on Animal Health and Animal Welfare, Welfare
aspects of the production of foie gras in ducks and geese, CEC,
DGXXIV/B3/AW/R06, 1998, 94 p.). En outre, ils ont sans doute des besoins
supérieurs en termes de thermorégulation, comme le suggère
l'observation de fréquences supérieures d'halètement et
d'abreuvement. Des signes de stress aigu et éventuellement chronique
ayant été mis en évidence lorsque la pratique du gavage exige
une capture et une contention, il est nécessaire de concevoir de
nouveaux modèles de cage collective et aussi de mieux définir les
tailles de groupe et les densités optimales à utiliser dans ces
conditions d'hébergement.
Key words: force-feeding / mule ducks / rearing conditions / corticosterone / behaviour
Mots clés : gavage / canard mulard / corticostérone / comportement / hébergement
Corresponding author: guemene@tours.inra.fr
© INRA, EDP Sciences 2006